Je viens pour "ça". Qu'est-ce que le "Ça" ?
Pour celui ou celle qui vient parler à un analyste, c’est venir dire ce qui ne va pas. Cela s’énonce souvent comme « ça » : « Ça m’angoisse », « Ça me prend d’un coup », « Ça se répète dans ma vie », etc. Ainsi, en employant le « ça », le patient aux prises avec des difficultés dont il ne parvient à s’extraire, ne s’est pas trompé. Ces exemples renvoient tous à une dimension de notre personnalité sur laquelle il n’est pas facile d’avoir prise. Cette réalité psychique désignée qu’à mots couverts peut se rattacher directement à l’une des trois instances psychiques, le Ça, décrit par Freud dans le Moi et le Ça .
Que veut dire le Ça ? Ce terme un peu flou qu’utilise Freud sert à désigner le pôle pulsionnel de notre personnalité. Ces pulsions emplissent le Ça. Que veulent -elles ? Être satisfaites. Il est difficile de résister à ce mouvement intérieur qui agit en nous, malgré les barrières que l’on se met. Telle une rivière impétueuse, le Ça peut être à l’origine de fortes turbulences contre lesquelles toute volonté parait impuissante pour tempérer ces pulsions, les faire patienter voire modifier leurs buts.
Afin de ne pas rester dans la toute-puissance du Ça, le processus analytique permet de trouver un équilibre entre les exigences du Ça et celles du Surmoi, troisième instance représentant la conscience morale et l’auto-critique. « Là où était du Ça, doit advenir du Moi », le Moi étant l’instance de liaison entre le Ça et le Surmoi. Cette formule de Freud nous livre là, la finalité d’une psychanalyse, à savoir renforcer le Moi en rétablissant l’harmonie entre ces différentes instances.
La psychanalyse permet de voir que l’on peut en dire beaucoup plus sur « ça » qui ne va pas et nous montre qu’une traduction en est possible. Dire : Je viens pour « ça », c’est en effet constater que quelque chose est plus fort que soi et découvrir grâce au travail analytique, une autre dimension de soi-même.
Martine Gueusquin.
