Parmi les images stéréotypées de la psychanalyse, persiste celle du psychanalyste qui ne parle pas. Cette idée, source d’inquiétude pour beaucoup, traduit la peur de se retrouver seul face au silence de l’analyste. Pourtant, ce silence n’est jamais un vide, mais un espace soigneusement créé pour permettre au patient de s’exprimer pleinement et d’avancer dans sa propre parole.
Ce silence, instauré à l’origine par Freud à la demande d’Emmy von N., symbolise la primauté de la parole du patient sur celle de l’analyste. Selon Jacques Lacan, cette parole est « la grande force de la psychanalyse ». L’analyste se tait donc pour encourager une parole la plus libre possible.
Le psychanalyste n’a pas pour rôle de conseiller ou d’imposer un savoir, mais d’accompagner le patient dans le déploiement de son propre discours, qui peut alors le transformer en profondeur.
Le silence témoigne avant tout d’une écoute attentive, laissant place aux pensées, émotions et associations spontanées du patient. Il permet à l’inconscient de s’exprimer, faisant du silence un miroir révélateur de soi.
Toutefois, ce silence n’exclut pas la parole. Mes interventions viennent soutenir le processus des associations libres, ouvrant progressivement des pistes vers l’histoire du patient, toujours dans le respect de son rythme. À certains moments, des interventions analytiques ponctuent le discours pour favoriser les prises de conscience.