Martine Gueusquin

Le silence, un outil essentiel de la psychanalyse


  • Le silence pour accompagner la parole

Parmi les images souvent associées à la psychanalyse persiste celle d’un analyste silencieux, presque mutique. Cette représentation peut inquiéter : beaucoup redoutent l’idée de se retrouver seuls face à un silence perçu comme vide ou distant. Pourtant, le silence en psychanalyse n’est jamais une absence : il aide le patient à laisser émerger sa propre parole.

  • L'approche freudienne: laisser toute la place au patient 

Historiquement, ce dispositif trouve son origine dans la pratique de Freud, qui, à la demande d’Emmy von N., adopta une posture résolument non interventionniste. Plutôt que de guider ou d’orienter le discours, Freud s’effaçait volontairement, laissant au patient le soin de déployer librement ses associations, pensées et émotions. Cette approche visait à donner à la parole du patient toute sa place, en respectant son rythme et son processus intérieur, et à faire émerger ce qui relevait de l’inconscient sans l’imposer.

  • Lacan et la puissance de la parole 

Jacques Lacan reprendra et prolongera cette idée, soulignant que « la parole est la grande force de la psychanalyse ». Ici, il ne s’agit pas de la parole de l’analyste, mais bien de celle du patient : l’acte de parler, les associations libres, constituent ce qu’il y a de plus puissant dans la psychanalyse. Le silence de l’analyste n’est pas un retrait, mais un instrument pour favoriser l’expression la plus authentique possible.

  • Les interventions de l'analyste 

Le silence de l’analyste est donc essentiel : il offre au patient un cadre où pensées, émotions et associations peuvent circuler librement, permettant à l’inconscient de se manifester. Ce silence n’exclut pas pour autant la parole de l’analyste, qui intervient régulièrement pour soutenir le processus. Ces interventions peuvent prendre la forme de questions, de relances ou d’interprétations visant à éclairer certaines associations, à faire émerger des liens ou à ouvrir de nouvelles perspectives, toujours dans le respect du rythme et du cheminement du patient.


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